lundi 20 septembre 2010

I Sable au MPIF : woaoh !




Cette lecture d'I Sable, samedi soir, au musée, dans la salle 2bis où je travaillais, quand je venais, m'a bouleversée. J'ai été tellement prise par le vivant de cette histoire, juste lue avec trois bouts de ficelle, mais clairement mise en scène, avec trois comédiens formidables d'écoute, de justesse, d'engagement et de générosité, que j'en ai oublié comment la pièce se terminait et quand, en plein milieu, Mélancolie dit : ça aurait pu se terminer comme ça… je me suis brutalement rappelé la fin vers laquelle la force de cette fiction au long cours m'avait entraînée, et ma responsabilité d'autrice qui a tué I Sable sous son stylo m'a saisie à la gorge.
Pourtant, j'avais lutté, pendant l'écriture, quand j'avais vu la noirceur arriver, pour qu'elle ne meure pas, mais rien à faire.
Nous avons tant ri pendant la lecture du printemps, samedi soir, avec la lumière du soleil qui baissait dans la vraie forêt derrière la vitre, et l'amour naissant entre Pierre et Mélancolie, et le décalage désolé de Mika, chaque fois plein de fougue mal appliquée, que la violence de l'été et la fin d'I Sable nous ont sciés. L'émotion du public, ce soir-là, tout comme la mienne, étaient palpables et partagées, au point que nous allons donner de nouvelles lectures avant l'été, qu'on a demandé des nouvelles de l'édition, et le public était composé de gens de tous âges.
Pour finir, ce que dont j'ai parlé, les bras encore émus, la voix nouée, c'est du plaisir de raconter des histoires et de partager ces racontars, après. C'est pour ça que j'écris, j'ai dit. Merci à toutes celles et à tous ceux qui étaient là, et toutes celles et à tous ceux qui ont soutenu ce projet depuis ses premiers mots écrits.

Lecture mise en scène par Anne Contensou, compagnie Bouche bée, dans le cadre des lectures A Voix Vives de la Médiathèque de Seine et Marne et de la Journée du Patrimoins, au MPIF (Nemours).
Avec Grétel Delattre, Jean-Baptiste Anoumon et Pascal Sangla.