jeudi 13 octobre 2011

Sortir du corps, ce soir, 20h30, au Garage (Roubaix)

Un spectacle de la Compagnie de l'Oiseau-Mouche
D'après Valère Novarina, Lettre aux acteurs, Pour Louis de Funès (in Le Théâtre des paroles, Editions P.O.L., 1989) et L’Opérette Imaginaire (Editions P.O.L., 1998)
Adaptation et mise en scène Cédric Orain

Avec : Lothar Bonin, Florence Decourcelle, Clément Delliaux, François Daujon, Valérie Szmigielski
Création lumière : Bertrand Couderc
Régie générale : Frédéric Notteau
Décor et costumes : Karin Serres
Son : Samuel Mazzotti
Assistanat à la mise en scène : Julien Aillet
Assistanat à la lumière : Germain Wasilewski

Production Compagnie de l’Oiseau-Mouche
Coproduction La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole.
Avec le soutien du Vivat, Scène conventionnée Danse et Théâtre d’Armentières, de L’Hippodrome, Scène nationale de Douai, du Phénix, Scène nationale de Valenciennes, du Théâtre Le Passage de Fécamp.
Avec le soutien de la Fondation de France et de l'Adam


Cédric Orain découvre les comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche dans Le Roi Lear, mis en scène par Sylvie Reteuna en 2006. Il intègre rapidement le cercle des artistes proches de la compagnie. Depuis février 2008, il a effectué plusieurs mois de résidence au Théâtre de l’Oiseau-Mouche / Le Garage pour répéter et jouer ses spectacles, ou travailler avec les comédiens. Un atelier de recherche autour de l’écriture de Valère Novarina s’est ainsi mis en place.

« J’ai tout de suite eu envie de faire passer cette langue par leurs corps, des bribes de textes me sont revenues tout à coup. Alors, j’ai commencé à leur parler de la langue de Valère Novarina, de son travail, et de ce que j’en connais, du premier spectacle qui m’a fait découvrir son écriture, L’Opérette imaginaire, de ma seule véritable apnée au théâtre avec Daniel Znyk dans « l’infini romancier », je leur ai fait écouter un enregistrement du Discours aux animaux par André Marcon, pour les amener petit à petit à s’approcher de sa langue, et pour qu’ils en soient un peu moins effrayés.

Entre mai 2008 et décembre 2009, j’ai fait travailler chacun d’entre eux, par petits groupes, sur quelques lignes de ses textes, une page tout au plus. Il a fallu chaque fois beaucoup de temps pour le travail de mémorisation, et pour qu’ils se décomplexent devant la difficulté de la langue, qu’ils croyaient réservée à une élite cultivée, et qu’ils puissent laisser libre cours à leur imaginaire. Les familiariser avec l’écriture de Valère Novarina a été l’essentiel de mon travail car pour ce qui est de l’interprétation, je n’ai pas eu tellement à m’en mêler tant j’ai eu parfois l’impression que c’était écrit pour eux. Pour reprendre ce que Valère Novarina écrit dans L’Envers de l’esprit, je n’ai eu qu’à « placer les piquets ». J’ai eu chaque fois envie d’aller plus loin, car chaque fois ils m’ont fait entendre que le théâtre était le lieu de leur survie et que leur parole, quand elle arrivait à sortir, portait toujours ce combat. »

Cédric Orain